Chapitre 10 : Aux portes de l’inconnu

(Narrateur : Josh)

La piscine est désormais calme, et le week-end touche à sa fin. Le soleil commence à descendre à l’horizon, projetant une lumière dorée sur la maison et ses environs. Tout le monde s’affaire à ranger, à récupérer ses affaires éparpillées dans les chambres et à nettoyer un peu avant de rendre les clés. Je me joins à eux, essayant de me concentrer sur les tâches simples comme passer un coup de balai ou ranger la cuisine.

Mais mon esprit est ailleurs. Tout le week-end défile dans ma tête. Ces taquineries, les sous-entendus lourds et les regards complices de mes amis… et, bien sûr, Jessica. La tension entre nous ne s’est jamais vraiment dissipée après cette nuit étrange. La pression de devoir faire semblant tout le temps n’a fait qu’empirer les choses.

 

Je ramasse quelques bouteilles vides, pensant à ce qui m’attend maintenant. Le week-end n’a fait que jeter de l’huile sur le feu, et je sais que tout ne s’arrêtera pas là. Les blagues vont continuer, et la situation avec Jessica va devenir encore plus compliquée. Comment pourrais-je m’installer chez elle maintenant sans que tout ne soit encore plus bizarre ? Je laisse échapper un long soupir, essayant de me préparer mentalement à ce qui arrive.

Je lance un regard rapide vers Jessica, qui discute avec Lily en pliant des serviettes de bain. Elle a l’air de gérer tout ça avec plus de calme, mais je sais qu’elle est aussi mal à l’aise que moi. On évite soigneusement de se croiser, comme si un simple regard pourrait faire éclater cette bulle fragile dans laquelle on se trouve depuis quelques jours.

Tout ça aurait dû rester simple… Mais maintenant, on est en plein dans un truc qui nous échappe complètement.

Je me passe une main dans les cheveux, épuisé par tout ça. Le week-end a été censé être un moment de détente, une occasion de revoir mes amis et de me relâcher après tout ce temps. Mais tout est devenu tellement étrange.

 

Et ça ne va pas s’arrêter là. Ils ne vont pas lâcher l’affaire avec leurs sous-entendus, c’est sûr.

L’idée de rentrer et de reprendre une vie “normale” me soulage un peu, mais je sais que ce n’est qu’une illusion. Rien ne sera plus normal tant que cette histoire avec Jessica ne sera pas résolue. Et à voir comment les choses se sont passées ce week-end, je ne vois pas comment ça pourrait se résoudre facilement.

Les rires des autres résonnent autour de la maison, mais je me sens distant, perdu dans mes pensées. Je finis par rassembler mes affaires, jetant un dernier regard vers Jessica avant de me diriger vers la voiture. Il est temps de partir.

De retour chez moi, la routine reprend doucement. Après l’intensité du week-end, je retrouve mon appartement avec un sentiment étrange de soulagement. Le silence des murs me paraît presque apaisant après les rires, les blagues lourdes, et surtout la tension incessante avec Jessica.

Mais le répit ne dure pas longtemps.

Dès que je me reconnecte au groupe de discussion de mes amis, les messages affluent. Je savais que ça arriverait, mais ça ne rend pas la situation plus facile à gérer. Les taquineries continuent comme si le week-end n’avait jamais pris fin.

  • Paul (message) : “Alors Josh, comment ça se passe avec ta future coloc sexy ? 😏”
  • Brice (message) : “Dis-nous quand c’est officiel ! T’as prévu le champagne pour fêter ça ? 😂”

Je soupire en lisant ces messages, mon téléphone me semble plus lourd qu’il ne devrait l’être. Tout ce week-end n’a fait que renforcer leurs idées fausses. Ils sont convaincus qu’il se passe quelque chose entre Jessica et moi, et ces blagues ne vont sûrement pas s’arrêter de sitôt.

Je me force à répondre de manière vague, sans entrer dans les détails.

  • Josh (message) : “C’est juste une colocation, les gars. Rien de spécial.”

Mais même moi, je ne crois pas vraiment à mes mots. Cette colocation… Je sens que ça va être encore plus bizarre que ce week-end. Comment vais-je gérer ça ? Comment Jessica et moi allons-nous naviguer dans cette mascarade maintenant que nos amis sont persuadés qu’il y a plus entre nous ?

Au travail, je tente de me concentrer sur mes tâches, mais l’étrangeté des événements me suit comme une ombre. Chaque fois que je reçois un message ou une notification du groupe, je ne peux m’empêcher de ressentir un malaise. Ils sont trop impliqués, trop convaincus, et ça ne fait qu’ajouter à la pression.

Jessica et moi nous échangeons des messages, mais on évite soigneusement de reparler du week-end. C’est comme si rien ne s’était passé, du moins en surface. Mais sous les mots polis, je sens qu’elle est aussi mal à l’aise que moi. On s’efforce de maintenir la façade, mais pour combien de temps encore ?

Est-ce qu’on peut vraiment continuer à jouer ce jeu, sans que tout ne dérape ?

Le malaise ne me quitte pas. Même dans les moments où je devrais être concentré sur autre chose, mes pensées reviennent inlassablement à Jessica, à cette colocation qui se rapproche, et aux sous-entendus de mes amis qui pèsent de plus en plus lourd.

Les jours passent, et même si je fais de mon mieux pour ignorer les messages incessants de mes amis, je ne peux échapper à la réalité : je dois déménager d’ici quelques jours. Mon bail se termine, et cette colocation avec Jessica, aussi bizarre soit-elle, m’offre au moins une solution rapide. D’un point de vue purement pratique, je suis chanceux d’avoir trouvé un logement aussi facilement.

Mais ça n’arrête pas mes pensées.

Mes angoisses commencent à s’accumuler. Ce n’est pas juste la colocation avec Jessica, c’est tout le reste. Le boulot, d’abord. Je sais que je vais devoir me replonger dans la recherche d’un nouveau job bientôt. Je ne peux pas rester dans cette situation instable. Et puis, je n’ai pas vu mes parents depuis des mois. Je devrais probablement les appeler pour leur dire que je vais emménager chez Jessica.

Je prends mon téléphone, hésite un instant, puis je leur envoie un message simple, sans trop entrer dans les détails.

  • Josh (message à ses parents) : “Salut, je vais emménager chez Jess pour quelques temps. Juste le temps de me remettre sur pied.”

Quelques minutes plus tard, ma mère me répond avec un enthousiasme qui me surprend.

  • Maman (message) : “Oh, c’est super, Josh ! Ça nous fait plaisir de savoir que vous allez être ensemble. Prends soin de ta sœur, d’accord ? 😘”

Je grimace légèrement en lisant ça. Bien sûr, pour eux, tout est parfait. C’est juste une colocation entre frère et sœur, rien de plus. S’ils savaient à quel point la situation est plus compliquée que ça… mais je n’ai pas envie d’expliquer. Ils ne sauraient pas quoi en penser.

Mes angoisses montent d’un cran. Comment ai-je pu me retrouver dans cette situation ? Ce qui aurait dû être simple est devenu une mascarade dont je ne sais plus comment sortir. La pression de mes amis, la tension avec Jessica, et maintenant, mes parents qui pensent que tout est normal… je me sens pris au piège.

  • Josh (pensée) : “Comment on va arrêter ça ? À quel moment on pourra dire à tout le monde que c’était une blague ?”

Je tente de me rassurer en me disant que ce n’est qu’une colocation temporaire, juste le temps de retrouver un équilibre. Mais une part de moi sait que ce n’est pas si simple. Nos amis ne vont pas lâcher l’affaire, et chaque jour passé ensemble dans cet appartement ne fera qu’amplifier leurs sous-entendus.

  • Brice (message) : “Hâte de voir comment ça va se passer avec ta coloc sexy mon gars. Fais attention à pas trop te laisser distraire 😏”

Je soupire en lisant ce message, la tension monte encore un peu plus. Même si je réponds vaguement pour esquiver leurs questions, ça ne fait qu’ajouter au malaise. La colocation, qui devrait être une solution simple, commence à se transformer en quelque chose de bien plus compliqué.

Et au-delà de tout ça, il y a d’autres soucis qui planent au-dessus de ma tête. Trouver un nouveau boulot rapidement devient une priorité, mais avec toute cette pression sociale, j’ai du mal à me concentrer. Je n’ai pas l’impression de pouvoir respirer. Les pensées tournent en boucle : le boulot, Jessica, les amis, et maintenant, même mes parents.

Je me demande combien de temps on va pouvoir tenir, Jessica et moi, avant que tout ne s’effondre. Comment est-ce qu’on va leur dire que tout ça, c’est juste une façade ? À quel moment peut-on arrêter cette mascarade, sans que ça ne devienne encore plus embarrassant ?

Je ne vois pas de sortie facile.

Le jour du déménagement est enfin arrivé. Je me tiens devant la porte de l’appartement de Jessica, un mélange d’appréhension et de soulagement dans le ventre. Ce moment marque un tournant, et même si une partie de moi redoute ce qui va suivre, une autre se sent soulagée de laisser derrière moi l’incertitude de mon ancien logement.

Je me tiens là, sac à la main, prêt à frapper. Juste avant que je ne toque, mon téléphone vibre. Encore un message du groupe.

  • Paul (message) : “Bonne chance pour la colocation, Josh ! 😜 Amuse-toi bien avec Jess !”

Je soupire, les taquineries ne s’arrêtent jamais. Ils sont tellement fixés sur l’idée qu’il y a quelque chose entre Jessica et moi que je me demande si ça s’arrêtera un jour. Mais je n’ai pas le temps de m’attarder là-dessus.

La porte s’ouvre avant même que je frappe.

Jessica est là, debout sur le seuil, souriante. Malgré tout ce qui se passe, je vois dans son sourire quelque chose de réconfortant. On se connaît par cœur, et je sais que peu importe les apparences, on s’entend vraiment bien. C’est ce qui me rassure dans cette situation. Cette complicité entre nous, elle est réelle, et je sais qu’on va réussir à cohabiter sans trop de problèmes. C’est le regard des autres qui complique tout.

  • Jessica (avec un sourire) : “Hey ! Bienvenue chez toi.”

Son sourire est sincère, et même si une part de moi sent encore la gêne des derniers événements, je suis soulagé de la voir aussi détendue. C’est ce que j’aime chez Jess. Elle sait toujours comment faire retomber la pression. Peu importe ce que pensent les autres, je sais qu’avec elle, ça va bien se passer.

  • Josh (en souriant) : “Merci. J’espère que tu sais dans quoi tu t’embarques en me prenant comme colocataire.”

Elle rit, un son léger qui dissipe un peu la tension.

  • Jessica (taquine) : “Je suis sûre que ça va aller. Je te connais assez pour savoir que tu ne seras pas un mauvais coloc.”

On se taquine, on rigole un peu, et l’atmosphère devient plus légère, plus naturelle. Tout redevient simple, comme avant. C’est dans ces moments-là que je me rends compte que, malgré les apparences et les pressions extérieures, Jessica reste ma petite sœur, et ça, rien ne pourra le changer.

Je franchis le seuil de la porte avec une nouvelle assurance. L’intérieur de l’appartement est accueillant, et je sens que je vais pouvoir m’adapter facilement. L’angoisse de ces derniers jours s’estompe un peu. Je sais que, même si nos amis continuent de faire des sous-entendus lourds, Jessica et moi savons la vérité, et c’est ce qui compte.

Mais je ne peux m’empêcher de penser que, tôt ou tard, nous allons devoir affronter leurs regards. Plus les jours passeront, plus ils insisteront. Et quand ils verront qu’il ne se passe rien entre nous, je me demande comment ils réagiront. Cette mascarade devra s’arrêter…

La colocation, ça va rouler… Ce sont juste les autres qui vont poser problème.

Jessica et moi échangeons encore quelques mots, avant que je ne commence à déballer mes affaires. Même si je redoute les réactions de nos amis, au fond de moi, je sais qu’on va réussir à gérer ça. La vie de tous les jours avec Jessica sera plus simple que ce qu’ils imaginent. Ils ne savent pas à quel point notre complicité est naturelle.

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